23 janv. 2013

Sénégal : La présidentielle à l’heure du Fact-Checking


L’élection présidentielle sénégalaise a connu une grande innovation technologique grâce à l’utilisation des nouveaux médias et l’apparition d’une nouvelle génération de blogueurs et d’E-citoyens. Pendant le processus électoral, ces nouveaux moyens de communication, de partage d’informations ont constitué la nouvelle voix d’une alternance Politique. A travers des plateformes, des blogs et des réseaux sociaux, les citoyens sénégalais ont activement participé à l’instauration de la démocratie dans le pays. Mais en réalité, le combat ne fait que commencer. En effet, Après un dur travail sur la toile, l’heure devrait être maintenant au fact-checking. Voilà un concept tout nouveau pour certains, et qui doit être obligatoirement appliqué dans le processus électoral pour pointer du doigt, les autorités qui ne tiendront pas leurs promesses. 

 C’est quoi le Fact-checking ?

 Pour être simple le fact-checking est un détecteur de mensonge politique. L’internaute se transforme en journalisme participatif sur le web pour vérifier les faits. Le concept a été lancé pour la première fois aux Etats-Unis et a fait ses preuves notamment lors de la présidentielle de Barack Obama. Le principe est simple : « l’internaute se rend librement sur une interface dédiée au fact-checking et s’amuse à vérifier les propos des politiques, en direct ou en différé. Certains sites d’info par exemple mettent à portée de clic de leurs visiteurs des chiffres publics pour faire la chasse aux erreurs ». 

 Le Fact-checking et la présidentielle sénégalaise ? 

 L’application du fact-checking est une nécessité pour les citoyens ayant participé activement dans le processus d’instauration de la démocratie. Les blogueurs ont joué un rôle de premier niveau en utilisant les réseaux sociaux mais surtout en étant sur le terrain pour vivre les évènements en direct. Le nombre important de données publié à travers des plateformes dédiées dont sunu2012 doit servir aux internautes pour l’application de ce nouveau concept citoyen.Les blogueurs comme les E-citoyens doivent maintenant se transformer en data-journalistes participatif ou « Checker » afin de dissuader le régime actuel. Si un tel mouvement citoyen n’est pas appliqué, on risque de se retrouver au point de départ et ainsi retourner dans l’hécatombe de promesses non tenues. 

 Au Sénégal où en sommes-nous ?

 Plus de 08 mois après son élection à la tête du pays, le temps de grâce semble être dépassé pour le Président Macky Sall. Rien ne sera comme avant. Les citoyens sénégalais ont sifflé la fin de la récréation pour le régime actuel. Le compte à rebours est déclenché au Sénégal. A travers des tweets, sites, ou plateformes, le fact-checking est en cours d’installation au pays de la Teranga.A l’heure actuelle, seule la Twittosphère sénégalaise avait commencé à marquer ses pas dans le processus du Fact-checking avec une volonté de continuer la longue marche de la E-démocratie entamée avant et après le départ du régime de Wade. 

 Au fait, si on fait une petite rétrospective des manifestations à Dakar, on se rend compte que le fact-checking avait déjà gagné du terrain sans pour autant qu’il soit connu ou appliqué par certains. Les blogueurs, activistes, journalistes, associations et mouvements citoyens ont longtemps appliqué le concept de fact checking juste après les élections sans le savoir. Aujourd’hui le concept semble s’installer petit à petit au Sénégal. Certains soucieux de la suivie des activités du président Macky Sall ont entamé des actions dans ce sens. C’est ce que le mouvement Y’en a marre en vrai « fact checkers» a débuté ces jours-ci en pointant du doigt le régime de Macky Sall tout en lui rappelant son rôle qu’il doit respecter envers les populations à l’occasion des deux ans d’existence du Mouvement . 

 Y’en a marre fait de la veille sur les actions et agissements du gouvernement avec cette célèbre phrase en Wolof « Goor ca wax ja, Digge Borr la » mais pas à 100% car ne vérifiant pas souvent les faits et chiffres sur la toile. 

 En dehors du mouvement citoyen Y’en marre, et des associations, c’est sur la toile que le fact-checking est plus visible. Sur les réseaux sociaux comme facebook, des pages, communautés et groupes sont créés pour surveiller de très près les agissements du Président de la République, sa gestion des fonds politique et sa manière de gouverner le pays. Sur twitter également, les blogueurs et twittos font du Fact-checking. 

Ayant joué un rôle important durant l’élection présidentielle, ces web-activistes sont tout le temps sur le réseau de micro-blogging par le biais du hastag #kebetu et #sunu2012 pour informer et suivre les activités de la présidence de la République. Un travail pas tout à fait facile car toutes les infos diffusées ne sont pas forcément fiables. Loin des réseaux sociaux, des sites internet font leur apparition pour appuyer le travail déjà entamé. C’est par exemple, la plateforme citoyenne Samabaat, www.sunu2012.sn, qui ont joué un grand rôle lors des élections avec la communauté des blogueurs et E-citoyens. 

Il y a également l’association Appel (Association des professionnels de la presse en ligne) qui était de la partie. Aujourd’hui d’autres plateformes ont vu le jour. C’est le cas de Mackymetre.com. Une nouvelle plateforme de suivi et de notation des actions de Macky Sall et des ministres du Gouvernement. Elle propose aux internautes de noter les engagements et actions prises par le Président de la République lors de l’élection présidentielle avec un forum virtuel d’échanges. 
Reste maintenant aux internautes et citoyens de suivre la marche vers l’application du Fact-checking, un processus de vérification qui constitue un point de rencontre entre le régime actuel ou futur et la population.

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