Il n'y aura jamais assez de littérature pour parler de l'exemple sénégalais. Une vraie « Présidentielle 2.0 » vient d'être démontrée par les sénégalais connectés sur la toile. Le web a été au cour de cette élection qualifiée d'historique avec une campagne électorale bien particulière. |
Quand le Blog Citizen-Nantes.com parlait de la "Leçon de démocratie de la blogosphère sénégalaise", nous étions à un mois du scrutin du second tour. Tout était encore possible, mais les E-citoyens ont gardé leur optimisme et se sont inscrits fermement à faire vivre la transparence tout au long de ce processus.
Grâce aux médias sociaux, les sénégalais ont utilisé internet comme un véritable canal d'influence pour un sursaut citoyen. Plus qu'un outil de communication, le web sénégalais a permis à chaque sénégalais de participer aux débats démocratiques et citoyens. Contrairement aux médias classiques qui ont des interlocuteurs limités, Internet a permis d'élargir l'accès à l'information et la prise de position des citoyens.
Certes, tous les électeurs sénégalais ne sont pas des internautes, mais la communauté web nationale a été très active. Les usagers de la toile se sont approprié les nouvelles fonctionnalités web pour se positionner comme des veilleurs. L’e-citoyen sénégalais s’est transformé en Big brother 2.0 pour partager sur son profil Facebook , sur son compte Twitter ou dans des espaces dédiés ses photos ou vidéos prises avec son smartphone, suggérer des liens ou poster des commentaires relatifs à l’élection présidentielle 2012. [Mandiaye Ndiaye - Alternance 2.0 au Sénégal]
Historique et démarche E-citoyenne de sunu2012
- L'internet a t-il une fois permis aux candidats à une présidentielle sénégalaise de faire campagne et de présenter leur programme politique.
- Quels moyens disposerait un citoyen lambda pour donner son avis et participer de façon citoyenne à un processus électoral sur internet.
- Que fallait-il comme projet citoyen pour rompre avec les médias dits classiques qui perdent de plus en plus leur efficacité quant à leur proactivité avec les les auditeurs ou téléspectateurs.
- Existait-il un moyen d'amener les politiciens dans un espace de libre expression où les règles ne sont point fixées par eux.
- Le premier est de participer au développement et au renforcement de l’image de la transparence et de la démocratie au Sénégal. À ce titre, notre équipe a donné un rôle prépondérant au choix des contenus (fourni par les candidats) et à l'arborescence de la plate-forme, mais aussi et surtout la qualité des contenus ( programmes, discours, communiqués officiels entre autres ) afin de procéder à une veille citoyenne.
- Le second objectif est de permettre aux Sénégalais de participer de façon citoyenne au processus électoral et au choix de leur candidat. Pour ce faire, des contenus et des services spécifiquement adaptés à l'information des citoyens-électeurs ont été déployés dans les pages profils des candidats : présentation du candidat, fiche d'identification personnelle du candidat, programme, agenda, coalition ou parti politique, photos et vidéos, communiqués de presse... D’autre part, la mise en place d’un E-observatoire citoyen autour du processus électoral et de la campagne présidentielle.
- Le troisième objectif du projet est de soutenir le travail de communication en portant l'information vers les électeurs qui ont pu partager leurs opinions sur l'avenir du pays (générant ainsi une dynamique citoyenne). La plateforme a permis aux citoyens d'être informés sur les programmes des candidats, sur leur agenda, sur processus électoral et sur la vision des candidats dont le but était de convaincre de la bonne santé de leur programme et de leur potentiel à gouverner la nation entière.
- Le quatrième objectif est de participer activement à l’acquisition et la consolidation du réflexe réactif des politiciens (candidats) afin de susciter l’intérêt pour une pro-activité effective du nouveau citoyen sénégalais. Pour ce faire, un contenu et des services spécifiques ont été proposés : interviews, parcours types, valeurs, programme ... Une fois de plus, les moyens mis en œuvre se sont inscrites dans la stratégie générale pour participer activement à la démocratie et à la transparence.
- Le cinquième objectif, fer de lance du programme, est de mettre en oeuvre un système d’information et de facilitation de l’accès à l’instance autorisée pour l’inscription de chaque Sénégalais sur les listes électorales ainsi que la délivrance des cartes d’électeurs aux citoyens.
Comment sunu2012 a fait participer les E-citoyens ?
Sur Twitter, ce fut la grande mobilisation tout au long du processus électoral. Plus de 12 000 tweets ont été envoyés le 26 février avec le hashtag #sunu2012 pour le premier tour (À lire mon article sur la marche de la "soft révolution" sénégalaise). Le 25 mars dernier, les chiffres parlent d'elles mêmes.
Les acquis et le bilan de #sunu2012
Les statistiques de tweets sur #senegal #kebetu et #sunu2012 |
Le nombre de connectés et de commentaires sur la couverture en live des deux scrutins |
Pour résumer le bilan du projet sunu2012, je me plairai de reprendre le tweet de Maxime des Gayets, Adjoint au maire socialiste du deuxième arrondissement de Paris. Militant politique internationaliste.
Tweet de Maxime des Gayets au soir du vote le 25 mars 2012 à Dakar |
Avec les reseaux sociaux et les medias, le pouvoir n'avait plus le monopole des infos lors des élections, hier.
Notre bilan est positif parce que notre type de projet est une première ici au Sénégal. Nous avons créé un dynamisme qui a permis d'assurer une veille à temps réel sur le processus électoral. Sunu2012 permet à tout Sénégalais d’informer et de recevoir des informations. En somme sunu2012 a permis aux sénégalais de suivre le traitement de l’information par les médias européens et américains. Nous avons aussi formé de jeunes journalistes.
Notre travail nous a aussi permis de corriger certaines publications des journalistes parce que tout simplement grâce à sunu2012 nous recevons des informations à partir d’une plate forme unique. Aujourd’hui, nous nous réjouissons des résultats que nous avons récoltés.Suite à une erreur détectée dans le fichier électoral, j’ai publié un billet qui par la suite à permis au ministre chargé des élections de sortir de sa réserve pour parler de la faille détectée au niveau du site des élections. Cette faille a été corrigée par la suite pour rassurer les électeurs malgré le doute qui résistait sur le chiffre total des inscrits du fichier électoral. Ce fichier qui de loin semble être a l'origine de ce "fort taux" d’abstention qui vrai semblablement ne correspond à rien d'autre que des doublons, des morts ou des déplacements d'électeurs.
Cette dynamique des réseaux sociaux et de la blogosphère est une preuve de la «vitalité sénégalaise sur Internet [à cause de] la qualité de la connexion généralement bonne». Avec une population de 12,6 millions d’habitants, le Sénégal compte près de 2 millions d’internautes, dont 620.000 comptes Facebook, selon le site de référence Internetworlstats. Une vivacité d’autant plus remarquable que les internautes sénégalais représentent à peine 16% de la population dans un pays où la radio et le téléphone portable gardent encore toute leur place. [Présidentielle sénégalaise : les internautes montent au front sur slateafrique]
Dans mon billet du 20 janvier 2012 dans lequel je faisais l'état des lieux sur la campagne à l'heure d'internet, j'avais présenté le Candidat Macky Sall comme étant "aujourd'hui comme le candidat le plus présent sur la toile avec un réseau élargit sur les options du web."
- de présenter tout homme qu'ils considéreront
idéologiquement conforme à leur identité culturelle traditionnelle et sociale. - d'informer en se libérant du joug des média-mensonges
- de constituer en espace d’échange constructif dans la perspective de faire de tous, des hommes intègres au service de la nation.
Samabaat | *Ma voix (en wolof)
- les citoyens peuvent y venir commenter, échanger, leurs points de vue, faire ressortir leurs préoccupations
- les OSC peuvent faire connaitre leurs activités à travers des blogs, les initiatives qu’elles développent dans le cadre des élections et faire connaitre leur agenda.
Désormais, il faudra compter avec Twitter, et Facebook dans les élections, au Sénégal comme partout en Afrique, et ailleurs. Les trop vieux présidents qui ne veulent pas quitter le pouvoir, ont dorénavant beaucoup de souci à se faire. [Les sentinelles de la démocratie]
Couverture en livetweet du dernier conseil des ministres de Wade sur #sunu2012 |
1 commentaire :
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