24 mai 2009

CUBA : UN JOURNALISTE EST CONDAMNÉ À TROIS ANS DE PRISON POUR « IRRESPECT »

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), le Comité des
écrivains en prison du PEN International (WiPC), la Société interaméricaine
de la presse (SIP) et Reporters sans frontières (RSF) rapportent qu'un
journaliste cubain vient d'être condamné à trois ans de prison pour «
irrespect envers l'autorité ».

Albert Santiago Du Bouchet Hernández, directeur de l'agence de nouvelles
indépendante Habana Press, a été arrêté le 18 avril aux limites de La
Havane tandis qu'il rendait visite à des parents. La police a prétendu que
Du Bouchet Hernández criait des slogans anti-gouvernementaux dans la rue.

Selon les dépêches, on lui aurait refusé un procès équitable, notamment
l'accès à un avocat. On ne sait pas avec certitude s'il doit aussi répondre
à des accusations de distribution de propagande ennemie.

Miriam Herrera, journaliste indépendant basée à La Havane qui s'est
entretenue avec Du Bouchet Hernández depuis son incarcération, a déclaré au
CPJ qu'elle croyait qu'il a été jeté en prison en représailles à son
travail - il avait couvert récemment des questions sociales.

Les groupes membres de l'IFEX demandent au gouvernement cubain de rendre
publiques les raisons de l'arrestation et de l'emprisonnement de Du Bouchet
et, s'il est inculpé d'avoir exprimé ses opinions de manière non violente,
de le libérer.

Du Bouchet Hernández a déjà été incarcéré pour « irrespect » (« desacato
»), disent les membres. Il a été arrêté en août 2005, quelques mois après
avoir couvert le congrès de l'Assemblée pour promouvoir la société civile.
Ce rassemblement de deux jours, sans précédent à Cuba, avait réuni 200
militants d'opposition et invités pour débattre de moyens de créer la
démocratie à Cuba. Du Bouchet Hernández a été remis en liberté en août 2006
après avoir purgé une peine d'un an de prison.

Du Bouchet a fait appel de sa sentence mais il est peu probable qu'il ait
gain de cause. D'après le WiPC, des nombreux écrivains, journalistes et
bibliothécaires emprisonnés lors de la vague de répression du « Printemps
Noir » d'avril 2003, qui ont fait appel de leurs sentences, aucun n'a
réussi.

Selon le CPJ, 21 reporters et rédacteurs indépendants sont en prison à
l'heure actuelle à Cuba, deuxième pays parmi les pires geôliers de
journalistes du monde, après la Chine

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