30 avr. 2009

Gérants de "Télécentres" : Unité en forte baisse


Il y a quelques années, sur une distance de dix kilomètres, on pouvait retrouver quatre à cinq ‘télécentres’. Maintenant, le ratio est de moins 2 sur 10.
Selon les statistiques publiées en 2008 par l’Union des exploitants des télécentres et des télé-services du Sénégal (Unetts), quelque 30 mille emplois à travers le pays ont disparu. Ces ‘boutiques de téléphone fixe’, installées au Sénégal à partir de 1992, disparaissent aujourd’hui les unes après les autres. Plus de cinquante mille gérants ont mis la clé sous le paillasson.

‘Cet état de fait est causé principalement par notre premier partenaire, la Sonatel’, dénoncent ces ex-gérants de télécentres à la recherche d’un emploi. Pour Cheikh Lèye, l’un d’entre eux, qui vit aux Parcelles Assainies, la libéralisation de la téléphonie mobile a entraîné la décadence de ce secteur. C’est entre 2007 et 2008 que Cheikh Lèye a investi dans le secteur. Il n’a pas tenu deux ans. Son ‘télécentre’, il l’a transformé en boutique d’alimentation. Car, il a confié avoir reçu un jour une facture téléphonique de soixante-quinze mille alors que dans ses caisses, il n’y avait que cinquante mille. Il n’avait plus le mental pour poursuivre son activité. Il fallait limiter la casse.
Habitant dans le même quartier que Cheikh Lèye, Séye est un retraité qui essaie de faire face à la concurrence. Il n’a pas fermé boutique, mais il est loin des cent mille francs mensuels de chiffre d’affaires qu’il réalisait à ses débuts, en 2004. Actuellement, il n’arrive qu’à payer ses factures. Pas plus.
Si les exploitants sont les premiers à ressentir les effets de la conjoncture dans ce secteur, la Sonatel en paye un prix. Le montant annuel des taxes d’exploitation était estimé à sept milliards de francs Cfa (Tva). Les exploitants participaient à hauteur de 50 milliards de francs Cfa au chiffre d’affaires de la première entreprise de téléphonie au Sénégal. Aussi, ils ont porté le taux de pénétration du téléphone de 7,5 à 8,5 %.
F. K. Sène
Source : Wal Fadjri

Aucun commentaire :

Share & Enjoy